Deux concepts essentiels sont importants à approfondir pour une bonne compréhension de la santé en Ayurvéda : la constitution naturelle de l'individu, appelée Prakriti, et les facteurs de déséquilibres de santé, appelée Vikriti.
Prakriti
Prakriti est un terme sanskrit qui signifie « constitution innée » ou « nature primordiale ». Cette constitution est considérée comme la zone d’équilibre de l’individu, c’est dans cette zone que l’individu se sent en bonne forme physiquement et psychologiquement.
Prakriti est façonnée par les trois doshas fondamentaux : Vata, Pitta et Kapha. Ces fonctions biologiques sont présentes dans des proportions uniques à chaque individu. C’est notre constitution naturelle, qui sert de plan directeur pour la santé et le bien-être général.
Découvrir sa combinaison unique de doshas et comprendre sa constitution naturelle aide ainsi à identifier ses forces naturelles physiques et psycho-émotionnelles. Cela permet de prendre des décisions éclairées concernant son mode de vie, son alimentation, les exercices physiques et d'autres facteurs pour être en bonne santé.
Par exemple, il est préférable pour une personne ayant une constitution dominante en Vata d’avoir une alimentation riche en protéines et en graisses saines pour équilibrer les qualités sèches et froides de Vata.
Cette combinaison ordonnée et unique des doshas constitue un état d’équilibre et sera la même pour toute l’existence. En comprenant sa Prakriti, chacun peut avoir un aperçu de ses forces et de ses tendances, et aussi des prédispositions inhérentes à certaines problématiques de santé. C’est à partir de Prakriti que les aspects de prévention en matière de santé personnalisée peuvent être avancés.
Divers critères aident à déterminer Prakriti : la morphologie, les traits de personnalité, les tendances de sommeil et de digestion, les penchant émotionnels…
(voir la page dédiée aux Doshas)
Vikriti
Vikriti, à l'opposé, se réfère à l'« état actuel » ou à l'« état de déséquilibre » des doshas. Contrairement à Prakriti, Vikriti varie constamment au fil du temps, même d'un moment à l'autre.
Les états des doshas, en quantités et qualités, sont influencés par des facteurs tels que le mode de vie, l'alimentation, les émotions, les traumatismes et l'environnement. Chaque facteur est composé de sa propre nature dominante et des doshas, Vata, Pitta ou Kapha. Ce facteur vient s’ajouter à la quantité et qualité déjà existantes dans l’organisme. Cela peut entraîner une perturbation de l'homéostasie et donc un déséquilibre. Si ce déséquilibre persiste dans le temps, il peut évoluer en pathologie.
L'importance des Doshas
L'observation de la répartition des doshas et leurs proportions peuvent indiquer l'état d'équilibre ou de déséquilibre de chacun.
La distinction entre Prakriti et Vikriti est que cette dernière est considérée comme une déviation. Autrement dit, la Vikriti représente un état de déséquilibre des doshas par rapport à l'état naturel et équilibré de la Prakriti.
Par exemple, une personne ayant une Prakriti dominante en Vata peut développer une Vikriti dominée par Pitta en raison d'un excès d'aliments chauds et épicés, ou le fait d’être exposé trop au soleil ou à la chaleur…. Ce déséquilibre peut entraîner des symptômes tels que des brûlures d'estomac, de l'urticaire ou une irritabilité accrue.
Trouver l'équilibre
Prakriti est donc le phare indiquant la direction, l’équilibre originel.
Pour établir un bilan de santé, une dizaine de points sont observés pour déterminer précisément Prakriti et Vikriti : la langue, les yeux, le pouls, la peau, les cheveux, les ongles, la respiration, la voix, les selles et les urines. Le croisement d’observations faites pour chacun de ces domaines apporte les répartitions de doshas montrant où se situe l’équilibre naturel et où est la présence de déséquilibres.
Une fois que Prakriti et la part de Vikriti en cause dans les déséquilibres sont déterminées, alors la mise en place de régimes alimentaires, exercices physiques, compléments alimentaires et soins personnalisés peut être recommandée pour un équilibre de santé.
